Crise de l’euro : une conséquence de la crise financière

, par Jean-Sébastien Zippert

Le 11 juillet dernier, etika a présenté en projection unique INSIDE JOB, oscar du meilleur documentaire cette année, consacré à l’implosion de la planète financière qui a entrainé la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008. Monté comme une enquête policière, INSIDE JOB dresse un réquisitoire implacable sur les coupables- responsables politiques et financiers, institutions financières et agences de notation entre autres- à l’origine de la plus grande fraude de l’histoire des marchés financiers. Au même titre qu’une catastrophe nucléaire, les effets retard de cette crise seront à la fois durables et difficiles à quantifier en termes de dommages occasionnés. Les responsables de cette n’ont non seulement jamais été inquiétés mais se sont encore enrichis depuis, alors que les millions de personnes qui ont perdu leur emploi et/ou leur logement ne sont encore pas majoritairement tirés d’affaire. Après avoir largement puisé dans les réserves d’argent public pour renflouer les banques défaillantes, les Etats se font mordre la main par ces mêmes banques qui spéculent sur leur dette : des populations entières subissent à des degrés divers des plans d’austérité, payant ainsi pour des erreurs qui n’étaient pas de leur responsabilité. Privatisation des profits et socialisation des pertes : le refrain est connu et toujours d’application. Etika se joint aux voix qui réclament une nouvelle redistribution des cartes pour l’Europe. Nous proposons par exemple que les agences de notation – qui ont démontré en suffisamment d’occasions leur soumission à des conflits d’intérêts majeurs – soient mises sous tutelle publique. La proposition de taxer les transactions financières, longtemps présentée comme irréaliste fait son chemin au Parlement européen par l’adoption d’une résolution le 14 juin dernier. La situation actuelle, déjà intenable pour la Grèce (dont la totalité de la dette ne pèse que 3,7 % du PIB européen), peut rapidement empirer si des pays autrement plus significatifs comme l’Italie ou l’Espagne soient attaqués sur leur dette. Il serait également temps de revoir les statuts de la Banque Centrale Européenne qui n’est pas tenue de mener une politique favorable à la création d’emplois, contrairement à son équivalent américain la Federal Reserve qui doit également prendre ce critère en compte. Une autre finance est non seulement possible, mais elle également indispensable.

etika, 25 juillet 2011

"Pendant qu’ils découpent mes droits sociaux, on accorde aux banques les aides publiques" clame ce panneau d’un indignado : la jeunesse espagnole et grecque en a assez de payer les pots cassés pour des crimes qu’ils n’ont pas commis (Photo : Maxime Combes, site AlterEchos)