La Microfinance en question - Au-delà des clichés - Jeu 1er octobre avec Jean Michel Servet

, par Jean-Sébastien Zippert

La Microfinance en question - Au-delà des clichés
Jeudi 1er octobre 2015 | 12h00 à 14h00

Banque de Luxembourg | 14, Boulevard Royal | Luxembourg

Le microcrédit a émergé avec l’objectif d’inclure les plus démunis dans le système bancaire et d’aider les plus pauvres à changer leur destin. Ces dernières années, de nombreuses parutions, articles et études ont posé un regard critique sur le fonctionnement du microcrédit. Certains doutent de ses résultats, d’autres de son utilité.

Est-ce que le microcrédit améliore la vie des plus démunis ? A qui son développement profite-t-il vraiment ?

On évoque également certaines dérives de ce système : les taux d’intérêt trop élevés, les crédits à la consommation ou encore les prêts mal accompagnés. Ces éléments peuvent provoquer un surendettement du client et le plonger dans un cercle vicieux d’appauvrissement. Loin des promesses du secteur. On parle aussi d’une saturation de la demande de microcrédits.

Certains, dont Isabelle Guérin, auteur du livre intitulée La microfinance et ses dérives : émanciper, discipliner ou exploiter ?, jugent que les distributeurs de crédit sont les seuls « gagnants » de ce système car ils s’enrichissent grâce aux "fameux" taux d’intérêts élevés. Pour mieux comprendre son point de vue, écoutez le podcast de la radio RFI avec l’interview d’Isabelle sur son livre.

Parmi les principaux auteurs-critiques du secteur se trouve également Jean-Michel Servet. Nous avons le plaisir d’inviter ce professeur à l’Institut des Hautes Etudes internationales et du développement à Genève pour qu’il nous présente sa dernière parution, La vraie révolution du microcrédit, dans laquelle il assimile les vertus attribuées communément au microcrédit à un mythe. Pour réellement diminuer la pauvreté, il devrait remplir plusieurs conditions : onze exigences de niveau micro, méso et macro-économique, sont définies dans le livre.

L’auteur a publié d’autres travaux sur le sujet, comme le célèbre Banquiers aux pieds nus, paru en 2006, où il s’intéresse déjà à l’impact du microcrédit.

La venue de ce chercheur-professeur sera une bonne occasion pour aborder les questions parfois ignorées par le secteur : la finance inclusive évolue, certes, mais est-ce que le secteur se développe dans une « bonne » direction ? Est-ce que les promesses initiales sont toujours d’actualité ? L’offre de services financiers aide-t-elle les plus démunis ? Une nouvelle question est en train d’émerger : pourquoi et comment la finance pourrait être considérée comme un bien commun ?
Si tout le monde semble d’accord sur les limites du microcrédit, le développement de l’inclusion financière ne serait-il pas une réponse à ce problème ?

ADA, la plus grosse ONG spécialisée en microfinance du Luxembourg, se doit de donner la parole aux critiques de la microfinance. Elle se doit aussi d’en tenir compte pour améliorer ses services et avancer toujours plus au service des plus démunis. Elle se doit enfin de répondre de manière constructive. C’est ce que fera Luc Vandeweerd, conseiller à la direction de ADA, acteur expérimenté et reconnu dans le secteur de la finance inclusive.

Il débattra avec Jean-Michel Servet en défendant un point de vue d’une ONG active dans la microfinance.

Le débat sera modéré par le Directeur du Master en Entrepreneuriat, Microfinance et Développement à l’Université de Lorraine, le Professeur Chicot Éboué.

Gardons en tête qu’une critique constructive est toujours utile pour faire avancer le secteur.

"La vraie révolution du microcrédit" a été salué par la critique :

« Une analyse fouillée » Alternatives économiques

« Un acteur incontournable dans le domaine de la microfinance » Le Temps

Le livre sera mis en vente avant et après la conférence. Vous aurez également la possibilité de vous procurer le précédent ouvrage de Jean-Michel Servet, "Banquiers aux pieds nus".

La conférence-débat sera tenue en français.

La 32e édition du Midi de la microfinance et de l’inclusion financière est organisée avec le soutien de la Direction de la Coopération au développement et de l’action humanitaire luxembourgeoise, du réseau InFiNe.lu et de l’A.S.B.L. Etika et en collaboration avec la Banque de Luxembourg.