etika et un collectif d’associations luxembourgeoises répondent à Mars di Bartoloméo

, par Ekkehart Schmidt

Dans une interview accordée mardi à la radio RTL, le Ministre de la Sécurité Sociale Mars di Bartolomeo a évoqué le fait que etika travaillait en commun avec les gestionnaires d’actifs du Fonds de compensation commun au régime général de pension (FDC) afin de mettre en place des critères d’investissement sociaux et environnementaux dans ce fonds.

« No der Revelatioun vun déi Lénk Enn leschter Woch, datt en Deel vun de Rentereserven am Kompensatiounsfong an Atomenergie an de ganz ëmstriddene Bedreiwer vun der Zentral zu Fukushima d’Firma Tepco investéiert sinn, huet de Sozialminister Mars di Bartolomeo an engem Interiew bei eis reagéiert. De Minister sot e wier net frou doriwwer an huet an engems erkläert, datt d’Gestionnaire vum Fong zesumme mat der Associatioun Etika, zanter dem Skandal mat de Streebommen, amgaange sinn de Fonds de compensation nozekucken, mam Ziel de Fong no ethesche Critèren auszeriichten. »

Etika tient à préciser que s’il est vrai que des propositions concrètes ont bien, à l’intervention de Etika, et dès octobre 2010, été remises aux instances du FDC afin d’identifier les entreprises et Etats controversé-e-s dans le domaine environnemental, social et des droits humains présent-e-s dans le portefeuille d’investissement du FDC, ces propositions n’ont toujours pas, à ce jour, été reprises à leur compte par les instances du FDC.

Etika a été rejointe sur cette revendication par des organisations de la société civile luxembourgeoise comme l’ASTM, Biolabel, la fondation Caritas, le Cercle de coopération des ONG de développement, Co-labor, le Demeter Bond, Greenpeace, le Mouvement écologique et natur&ëmwelt.

Nous considérons que la déclaration du Ministre de la Sécurité Sociale est un signal clair pour aller de l’avant sur cette problématique, et espérons annoncer bientôt que le FDC rejoindra le groupe des fonds d’investissements publics ou parapublics européens régis par des critères sociaux et environnementaux.
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Pour mémoire on trouve en bas le communiqué que etika et un collectif d’organisation de la société civile luxembourgeoise avait émis le 28 janvier dernier en vue de la rencontre avec le Ministre Asselborn qui avait parlé de la création d’une enceinte éthique pour éviter que l’argent public du Luxembourg soit investi dans les entreprises actives dans la fabrication de bombes à sous munitions :

Pour une politique d’investissements publics cohérente avec le droit international

Un collectif d’associations de la société civile va rencontrer le Ministre des Affaires Etrangères la semaine prochaine pour débattre de lintroduction de critères sociaux et environnementaux dans le cadre des investissements publics en cohérence avec les engagements internationaux pris par le Luxembourg et pour demander l’inclusion de la société civile le comité éthique suggéré par le Ministre des Affaires Etrangères pour prévenir la non-conformité des ces investissements publics.

Comme tout Etat souverain, le Luxembourg dispose de réserves financières destinées au financement d’activités d’intérêt général comme la construction de routes, la complémentarité pour les régimes de retraites des employés publics comme privés, etc. Une partie de ces fonds est investie dans des actifs financiers issus d’Etats ou d’entreprises, comme c’est le cas pour le Fonds de Compensation (FDC) qui a fait parler de lui au courant de l’année dernière concernant son engagement dans des actifs d’entreprises impliquées dans la fabrication de bombes à sous-munitions. Lors de sa participation à la première réunion des États-parties à la Convention sur les armes à sous-munitions en novembre dernier, Jean Asselborn a évoqué la création d’une enceinte éthique pour prévenir les investissements actuels et futurs sous contrôle public dans de telles sociétés.

"Nous saluons cette initiative et nous avons demandé à rencontrer le Vice-Premier Ministre : ce sera le cas le 1er février. Des représentants de nombreux ministères, du FDC et de la place financière ont également été invités." précise la présidente de etika Magali Paulus. Le collectif a l’intention de discuter de l’élargissement des critères de sélection extra-financiers applicables aux investissements publics. "La question des bombes à sous-munitions n’est que l’arbre qui cache la forêt : le Luxembourg a signé nombre de conventions internationales l’engageant à faire respecter sur son territoire des conditions de travail décentes, à défendre les droits humains fondamentaux et à protéger l’environnement." poursuit Paul Delaunois, directeur de Greenpeace Luxembourg. Il ajoute :"En s’interdisant également d’investir dans des actifs de sociétés ou d’Etats violant ces conventions qui constituent la base du droit international, l’Etat luxembourgeois marquerait ainsi sa cohérence." Le collectif a l’intention d’étayer sa requête sur les exemples de certains pays européens comme la Norvège qui gère le deuxième fonds souverain mondial ou la France avec le Fonds de réserve des retraites. Ces pays ont ajouté des critères sociaux et environnementaux dans la gestion de leurs fonds publics. L’étude sur la durée montre que les performances de ces fonds sont très proches de celles de fonds traditionnels. "En accordant sa politique d’investissement publics avec ses engagements internationaux, le Luxembourg donnerait un signal clair vers la communauté des investisseurs privés en crédibilisant l’investissement responsable." conclut Magali Paulus.

Organisations membres du collectif  : ASTM, Biolabel, Caritas Luxembourg, Cercle de Coopération des ONG de développement, Co-Labor, Demeter Bond, etika, Greenpeace Luxembourg, Mouvement écologique, Natur&emwëlt