Investir en microfinance : comment combiner la rentabilité financière et le développement durable ?
Jeudi 14 octobre 2004 à 17 heures 30
Un drink sera servi par la BCEE à l’issue de la conférence
Bâtiment Rousegaertchen de la Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat, Luxembourg (BCEE), 16 rue Zithe à Luxembourg-Ville
Le thème de cette conférence n’a pas été choisi au hasard : en effet l’ONU a déclaré que 2005 sera l’année du microcrédit dans le monde. Il nous est donc apparu assez logique de terminer notre cycle de conférences en 2004 par la présentation de ce mode de financement qui est souvent la seule occasion pour les personnes exclues du crédit au Nord comme au Sud de créer leur entreprise et d’arriver à nourrir leur famille.
Modérateur : M. Charles Muller, Tax Advisor, ALFI
Les intervenants
René Azokli,
René AZOKLI est actuellement le Directeur Général du PADME, l’une des principales institutions de microfinance du Bénin. Il répondra aux questions suivantes : Qu’est-ce qu’une institution de microfinance ? Comment les micro-entrepreneurs tirent profit d’un microcrédit ? Pourquoi les institutions de microfinance ont besoin des ressources du secteur financier ? Les IMF sont-elles des partenaires financiers crédibles ?
Vous trouverez une interview de rené Azokli dans un article du Jeudi dans notre revue de presse.
Patrick Goodman,
Consultant pour ADA, ONG luxembourgeoise spécialisée en microfinance
Sur base d’une étude menée récemment, M. Goodman présente une vue d’ensemble des véhicules d’investissements existants dans le secteur de la microfinance.
Jean-Philippe de Schrevel,
Directeur de Blue Orchard Finance, conseiller pour le Dexia Microcredit Fund
A travers l’expérience de Blue Orchard Finance, M. de Schrevel explique de quelle façon et sur quels critères les investissements qui constituent le portefeuille du Dexia Microcredit Fund sont identifiés et suivis.
Klaus Tischhauser,
Directeur de responsAbility, Conseiller du responsAbility Global Microfinance Fund
Récemment fondé par la Crédit Suisse Group, Raiffeisen, Baumann et Cie et Alternative Bank, ce fonds d’investissement donne un exemple de structure qui permet de respecter les exigences des investisseurs commerciaux tout en répondant efficacement aux besoins de financement du secteur de la microfinance. (cette intervention se fera en anglais)
Les orateurs de la conférence avec René Azokly au premier plan
Le contexte
La microfinance, concept fortement présent dans de nombreux pays en développement, consiste à accorder des services financiers à des populations généralement exclues du système financier formel. Depuis près de dix ans, ce secteur présente une croissance rapide en termes de couverture et de volume. Au départ principalement financé par des subsides publics, il s’est développé en un secteur de services financiers à part entière où les leaders sont des entités rentables qui mobilisent une part croissante de leurs ressources auprès d’intermédiaires financiers.
La création de nouveaux véhicules d’investissement orientés vers ce secteur montre à quel point nous sommes véritablement au début d’un intérêt grandissant pour la microfinance de la part d’investisseurs privés qui sont prêts à investir dans ce domaine parce qu’il offre des perspectives de rendement double, un rendement social et un certain rendement financier également.
Biographies des intervenants
René Azokli
René Azokli travaille au PADME depuis 1993 et y a fait son entrée en qualité de chargé de prêts. Il est également le Président du Conseil d’Administration du Fonds International de Garantie dont le siège est à Genève. Il est membre du Conseil d’Administration de plusieurs organisations internationales telles que PlanetFinance dont le siège est à Paris et la Women’s World Banking , un réseau mondial de microfinance dont le siège est à New-York.
Monsieur AZOKLI est membre du Comité de Coordination de l’Année International de Microcrédit mis en place par les Nations-Unies. Il a été successivement Président du Conseil d’administration de Consortium Alafia, l’association professionnelle des institutions de microfinance du Bénin et du Réseau Africain de Micro-Finance (AFMIN).
Patrick Goodman, Independent Consultant
Patrick Goodman holds a university degree from the Solvay Business
School (Brussels University, Belgium). He started his career in 1987
with JP Morgan in Brussels and then went on to work in the relationship
management team for institutional investors with Citibank Belgium. He
moved to Citibank Luxembourg in 1994 where he held various management
positions. His last position with Citibank Luxembourg was Vice
President, in charge of Institutional Relationships for Global
Securities Services which comprises Investment Fund Services. Since
2003, Patrick Goodman is working as an independent consultant offering
its competences to the microfinance sector.
Jean-Philippe de Schrevel, Blue Orchard Finance
Jean-Philippe de Schrevel is partner of the company. He had joined Dexia
Asset Management in June 2000 as the Dexia Micro-Credit Fund Manager.
Prior to that, he has been successively Junior team economist in Romania
for a EU PHARE technical assistance program, Field consultant in
Microfinance for a Belgian NGO, an Associate with McKinsey & Co, the
Operations Director of a private Microfinance Foundation in Argentina,
and finally a Consultant for the UNCTAD Microfinance Unit in Geneva.
Jean-Philippe de Schrevel holds a MA in Economics from Université
Notre-dame de la Paix in Namur, Belgium, and a MBA from the Wharton
School of the University of Pennsylvania, USA.
Klaus Tischhauser, responsAbility
Klaus is an economist by training with a post-graduate education in
ecology. He has more than 10 years of professional experience in the
financial sector. After 8 years with Credit Suisse in the Foreign
Exchange and Money Market divisions and with Credit Suisse Asset
Management in the investment funds division for Retail, Private and
Institutional Banking, he joined SAM Sustainable Asset Management where
he was involved in building up the company in the early stages. Klaus is
the founder of a consultancy company for environmental issues and in
1999 he travelled extensively in rural areas of Africa. He is Managing
Director of responsAbility and mainly responsible for marketing and
financial market contacts.
Résumé de la Conférence
Cette conférence a été l’occasion, un mois avant le lancement de l’année du microcrédit en novembre 2005 de présenter l’intérêt pour un investisseur privé ou institutionnel de placer son argent dans des produits financiers dédiés au microcrédit. L’introduction de la conférence a été assurée par René Azokly, Directeur Général du PADME, une des principales institutions de microfinance du Bénin, où il a commencé sa carrière en tant que chargé de prêts. Il est également le président du Conseil d’administration du Fonds International de Garantie dont le siège est à Genève. Il est membre du conseil d’administration de plusieurs organisations internationales telles que PlanetFinance dont le siège est à Paris et la Women’s World Banking, un réseau mondial de microfinance dont le siège est à New-York. Monsieur Azokly est également membre du Comité de Coordination de l’Année Internationale de Microcrédit mis en place par les Nations-Unies. Il a été successivement Président du Conseil d’administration de Consortium Alafia, l’association professionnelle des institutions de microfinance du Bénin et du Réseau Africain de Micro-Finance (AFMIN).
De part son parcours professionnel, René Azokly a une parfaite connaissance des mécanismes et difficultés liées à la gestion des microcrédits vues par les bénéficiaires du Sud. Il a commencé son intervention en décrivant les trois grandes catégories d’emprunteurs que les institutions de microfinances (IMF) ont à identifier : les entrepreneurs sont les plus rares : ce sont les seuls à être en mesure de détecter des opportunités et de mettre en oeuvres des ressources financières et humaines pour arriver à les concrétiser sous forme d’activités économiques. Les travailleurs sont des personnes disposant d’un bonne capacité à produire mais pas obligatoirement compétents pour prendre des décisions d’investissement. Enfin les incapables sont, comme leur nom l’indique inaptes à quelque fonction que ce soit dans le domaine de la création de richesses. René Azokly a ensuite décrit brièvement l’activité d’une institution de microfinance au quotidien, en soulignant le rôle majeur de celle-ci comme acteur du développement local et de création de liens de solidarités entre les investisseurs et les bénéficiaires des crédits. Le reste de la conférence a été axé sur les conditions de faisabilité financière pour les banques des pays développés de créer des fonds de microcrédit. Les orateurs qui sont intervenus ont d’ailleurs été réinvités par l’ALFI pour sa conférence de printemps du 10 mars dernier.