Offener Brief zur gescheiterten Agrokraftstoff-Politik der EU

, von Ekkehart Schmidt

Offener Brief an den Wirtschaftsminister, den delegierten Nachhaltigkeitsminister und die Europa-Abgeordneten Luxemburgs

Es wird Zeit, die gescheiterte Agrokraftstoff-Politik der EU in Ordnung zu bringen!

Juni 2013

Sehr geehrter Herr Wirtschaftsminister,
sehr geehrter Herr delegierter Nachhaltigkeitsminister,
sehr geehrte Europa-Abgeordnete,

wir möchten hiermit unsere Besorgnis hinsichtlich der wirtschaftlichen, sozialen und ökologischen Kosten der europäischen Agrokraftstoffpolitik zum Ausdruck zu bringen. Es besteht dringender Handlungsbedarf, um die Verwendung von Agrokraftstoffen aufzuhalten, die wenig bzw. keinen Nutzen für das Klima bringen und in Konkurrenz zur Lebensmittelherstellung stehen.

Forschungen belegen, dass die Nutzung von Agrokraftstoffen zur Zerstörung von lebenswichtigen Ökosystemen und Kohlenstoffspeichern führt. Viele Agrokraftstoffe, die in Europa verwendet werden, verursachen sogar noch höhere Treibhausgasemissionen als fossile Brennstoffe. Wenn keine Maßnahmen getroffen werden, wird dies zur Erhöhung der CO2-Emissionen im Transportsektor führen.

Die wachsende Nachfrage nach Agrokraftstoffen bringt die Gefahr von Landnahmen und der zunehmenden Volatilität der Lebensmittelpreise mit sich. Dadurch wird Armut und Hunger für die am stärksten gefährdeten Bevölkerungen verschlimmert.

Der europäische Steuerzahler trägt für diese Fehlentwicklungen die Kosten von jährlich 10 Milliarden Euro.

Zehn führende internationale Organisationen, darunter die OECD, die Weltbank, der IWF und die FAO haben dazu aufgerufen, dass die G20-Regierungen Bestimmungen aufheben, die den Verbrauch von Agrokraftstoffen subventionieren oder verpflichtend vorschreiben.

Wir appellieren an Sie, für Reformen zu stimmen, um die zunehmende Verwendung von nicht nachhaltigen Agrokraftstoffen zu stoppen. Dazu gehört, die Klimafolgen in vollem Umfang zu berücksichtigen, einschließlich der Emissionen aus indirekten Landnutzungsänderungen, und die verpflichtende Verwendung und die finanzielle Förderung von Agrokraftstoffen zu beenden.

Europa braucht den Wechsel zu einer wahrhaftig grünen Verkehrspolitik: der Ausbau des öffentlichen Transports und der Elektromobilität, effizientere Fahrzeuge sowie nachhaltig produzierte Agrokraftstoffe auf Basis von Abfällen. Dies sind Lösungen mit einem echten wirtschaftlichen, sozialen und ökologischen Nutzen.

Die unterzeichnenden Organisationen:

Action Solidarité Tiers Monde; Bio-Lëtzebuerg; Bridderlech Deelen;
Caritas Luxembourg; Centre for Ecological Learning Luxembourg asbl; Cercle de Coopération; Commission luxembourgeoise Justice et Paix;
Eglise catholique à Luxembourg; etika; Eurosolar Lëtzebuerg; Fairtrade Lëtzebuerg; Frères des Hommes; Greenpeace Luxemburg; Mouvement Écologique; natur&ëmwelt a.s.b.l.; SOS Faim Luxembourg; Vegan Society Luxembourg

Am 12. Juli erhielten wir eine Antwort des Europaparlamentariers Charles Goerens:

Chère Madame Holbach,

Nous vous remercions pour votre lettre ouverte cosignée par de nombreuses organisations préoccupées par les conséquences de la politique européenne en matière de biocarburant.

En fixant la part d’énergie renouvelable utilisée par le secteur des transports à 10%, l’Union européenne vise à diminuer de 20% d’ici 2020, ses émissions par rapport aux chiffres de 1990. Comme vous l’avez déjà mentionné dans votre lettre, ce but de 10% constitue une menace pour le monde en développement.

Le 24 juin, le rapport d’avis de Monsieur Filip Kazcmarek a été voté en commission du Développement au Parlement européen. Le rapport contient des amendements essentiels qui permettraient de réduire les conséquences de la production de biocarburants en relation avec la sécurité alimentaire et le climat. La révision doit assurer que la politique européenne en matière de biocarburant ne nuise à la sécurité alimentaire et respecte le droit à l’alimentation (right to food), qu’elle ne participe pas à la destruction des moyens de subsistance (destruction de forêts et zones humides pour convertir les terres à la production de biocarburants. Ce processus génère plus de CO2 que ce qu’il est supposé faire gagner!) et qu’elle encourage uniquement l’utilisation de biocarburants capables de réduire les gaz à effet de serre. La proposition de la Commission européenne de plafonner à 5% les biocarburants issus de cultures alimentaires a été soutenue par la commission du Développement dans son rapport d’avis, voté le 24 juin. Ce plafonnement a été salué par le rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, Olivier de Schutter, ainsi que par CONCORD.

Le vote en plénière de la directive est prévu pour la session de septembre 2013, et nous espérons que le rapport ambitieux de la député européenne Corinne Lepage, voté le 10 juillet en commission ENVI, trouvera l’appui de la majorité des membres. La rapporteur Lepage souhaite entre autres "d’inclure les émission liées au changement d’affectation des sols dans le calculs des économies d’émission de gaz à effet de serre attribuées aux biocarburants, afin de stimuler la production de ceux qui, comme l’éthanol, offrent des avantages substantiels pour le climat."

Permettez-nous d’attirer encore votre attention sur les démarches prévues par CONCORD. La directive relative à la promotion de l’utilisation de l’énergie produite à partir de sources renouvelables prévoit un « rapport d’avancement ». Selon la directive, ce rapport d’avancement devrait mesurer l’impact de cette directive sur les pays en voie de développement. Le rapport d’avancement rendu public en mars 2013 ne mentionne en aucun point les répercussions possibles sur la cohérence des politiques pour le développement. CONCORD travaille sur ce dossier et envisage un éventuel recours.

Cordialement,

Corinne Weis et Kristin Moutschen

Assistantes de MPE Charles Goerens

Am 14. Juni veröffentlichte Wirtschaftsminister Etienne Schneider folgende Verlautbarung:

Étienne Schneider réagit à l’appel d’un groupe d’organisations non-gouvernementales pour une politique plus durable en matière de biocarburants

Dans le contexte de l’appel d’un groupe d’organisations non-gouvernementales pour une politique plus durable en matière de biocarburants, le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur Étienne Schneider tient à rappeler sa position en la matière. Lors du Conseil énergie en février 2013, le ministre a souligné lors du débat d’orientation sur la qualité des carburants et la promotion des énergies renouvelables que le Luxembourg était en 2008 aux côtés de ceux qui plaidaient pour des objectifs ambitieux en matière d’énergies renouvelables, y compris dans le secteur des transports.

Il a rappelé également que dès l’année dernière, il avait déjà alerté en avril 2012 le Commissaire en charge de l’énergie, Günther Oettinger, sur le fait que certaines productions de biocarburants de première génération avaient un impact négatif en matière d’émissions de gaz à effet de serre (CO2). De récentes études montrent en effet que certains types de biocarburants ont un impact plus nocif sur le climat que des carburants classiques tels que l’essence ou le diesel. Le ministre Étienne Schneider a salué l’initiative prise par la Commission de revoir les critères permettant de définir les biocarburants les plus efficaces en matière d’émissions. À cet égard, il a insisté sur l’importance de trouver des solutions ambitieuses et différenciées entre les différents biocarburants, selon leur nature et leur provenance, ainsi que sur la prise en compte des émissions liées au changement indirect dans l’affectation des sols, afin de ne pas nuire à la production alimentaire. Il a souhaité que l’Union européenne réfléchisse aux moyens nécessaires, y compris financiers, rendant possible le passage rapide vers des biocarburants de deuxième et de troisième génération en permettant également aux filières existantes de s’adapter à ce changement de cap. Le ministre s’est également dit favorable à l’accélération du développement de l’électro-mobilité.

Enfin, il a insisté pour que l’Union européenne ne perde pas de vue l’objectif de 10% de renouvelables dans le transport, qui doit rester l’objectif de l’UE à l’horizon 2020. Lors du Conseil Energie en juin 2013 à Luxembourg, le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur Étienne Schneider a insisté en marge du Conseil lors d’un entretien avec le commissaire européen à l’énergie, Günther Oettinger, sur la nécessité de débloquer ce dossier et d’accélérer le processus de décision des modifications des deux directives concernées, modifications qui permettront de supprimer graduellement l’usage indirect des sols.

Artikel erschienen am 5. Juni 2013