Une salle pleine pour le dernier documentaire de Michael Moore

, par Jean-Sébastien Zippert

etika , en partenariat avec l’ASTM, Biolabel, Co-Labor, le Demeter Bond, Haus vun der Natur, Inees, Inter-actions, le Mouvement écologique, Steftung Oeko fonds, Transfair Minka, Transform Luxembourg

avait le plaisir de présenter en séance spéciale le dernier documentaire de Michael Moore le 24 novembre à 19 heures à l’UTOPIA :

2009, durée : 2h06, VO (américain) sous-titré en français

Comme son nom l’indique, ce film a pour objet une critique radicale du capitalisme : il traite par exemple de comportements inacceptables comme le fait que certains employeurs américains souscrivent des assurances vie sur leur personnel, assurances qui leur font gagner beaucoup d’argent si l’un de leur salariées devait mourir au cours de son emploi. Mais cet appât du gain cynique ne nous aide pas à expliquer le fonctionnement du capitalisme.

Le point fort du film réside en fait ailleurs, notamment dans une enquête menée tambour battant, enquête faisant la lumière sur la collusion très importante entre les personnes influentes des milieux financiers, les autorités de contrôle et de régulation chargées de les surveiller et les élus siégeant au Congrès et à la chambre des
représentants. La soirée s’est conclue avec une discussion avec le public animée par Bernard Bayot, le directeur du Réseau Financement Alternatif, l’association équivalente d’etika de promotion de la finance sociale active en Wallonie.

Bernard Bayot a élargi la situation américaine traitée par le film par celle de l’Europe : en effet même si le point de départ de la crise financière est incontestablement aux Etats-Unis, nos institutions financières n’ont pas pour autant de leçons de déontologie à donner à leurs homologues américaines. Le Réseau Financement Alternatif plaide comme etika pour
une remise à plat du système financier international. Si le mot de régulation - qui était tabou il y a peu - est à nouveau présent dans les bouches de tous les politiques européens, on le retrouve bien plus rarement dans les actes, comme la dernière réunion du G20 nous a fourni la preuve.

Le Wall Street Journal a récemment publié que le total des boni versés par les banques de Wall Street à leur meilleurs éléments sera de 140 milliards de dollars cette année. Chiffre qui nous emmène à penser que le secteur financier devra se faire sévèrement encadrer si nous voulons éviter que la catastrophe se reproduise.

Après s’être attaqué entre autres à General Motors, Georges W Bush ou le système de santé privatisé aux Etats-Unis, Michael Moore se penche avec le ton qu’on lui connait sur les causes de la crise économique mondiale ainsi qu’aux ruses politiques et corporatives qui vont culminer avec ce qu’il qualifie comme « la plus grosse escroquerie de l’histoire américaine ».
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Site officiel du film avec extrait et bandes annonces : cliquer ici.

Like most of his movies,
Capitalism is a tragedy disguised as a comedy ; it’s also an entertainment.
New York Times

By returning to his roots, professional gadfly Michael Moore turns in one of his best films.
Variety

Moore sees our abusive relationship with capitalism as a growing plague.

His movie, a genuine and welcome rabble-rouser, lays out the history of how democracy got corrupted.
Rolling Stone

Moore’s scattershot is a lot more interesting than some filmmakers’ focus,
and many of those individual parts are classic.
Los Angeles Times