Certaines affaires et scandales de ces dernières années - des circonstances de la faillite d’Enron aux scandales du Cum-Ex et des émissions polluantes de Volkswagen, en passant par les accusations de corruption contre des politiciens de premier plan - sont parfois présentés dans les médias comme s’il ne s’agissait que de peccadilles, comme si . Ceci en tout cas en comparaison avec la criminalité violente contre les personnes. Il y a aussi nettement moins d’excitation publique.
Comment évaluer ce qui est acceptable et ce qui est immoral ou menace l’ordre public ? Carla Nagels (photo), chargée de cours à la Faculté de droit de l’Université libre de Bruxelles, s’intéresse depuis longtemps aux sanctions souvent inadéquates à l’encontre des "cols blancs et du crime d’entreprise".
Quelles sont les sanctions appropriées face à un tel comportement fautif, à des dépassements ciblés des normes selon les besoins ou encore à l’abus d’une position privilégiée ? Même l’évasion fiscale à grande échelle semble souvent peu punie - ou seulement par des peines avec sursis. Carla Nagels se demande comment Wall Street est vu par Hollywood. Comment le cinéma représente-t-il de telles déviances, souvent invisibles, mais aussi la criminalité ciblée dans le secteur financier ?
L’ASTM, le CITIM et etika invitent la co-auteure du livre " Sociologie des élites délinquantes. De la criminalité en col blanc à la corruption politique " (2e édition 2018) pour
- un lunch talk au CITIM le 24 octobre à 12h30
- et une Ciné-conférence à partir de 19h dans la Cinémathèque :
Wall Street vu par Hollywood – ou comment le cinéma présente la déviance financière
Par Carla Nagels (chargée de cours à la Faculté de Droit et de Criminologie de l’Université libre de Bruxelles) Ciné-conférence | en langue française | environ
45’ | suivie par la projection de The Big Short
« La bourse est le siège de l’activité financière qui se développe autour de l’investissement et de l’échange de titres.
Si les jeux de spéculation et de transaction qui la caractérisent sont généralement légitimes, le milieu de la finance n’est pas pour autant exempt d’errements et d’inconduites. Comme l’a encore rappelé la crise en 2008, de telles dérives peuvent à ce point ébranler l’économie mondiale qu’une série d’effets sociaux désastreux s’ensuivent. Or, bien que pouvant faire la une des médias, les pratiques indélicates qui concourent à de telles crises ne suscitent finalement que peu de réactions.
La présente conférence entend contribuer à la compréhension de cet intérêt limité en questionnant l’image des inconduites en bourse produite par un média à forte pénétration populaire : le cinéma. Le cinéma populaire est un observatoire privilégié de l’état des mentalités, et d’autre part il fonctionne comme un révélateur des non-dits des discours politiques. » (Carla Nagels)
« Provocateur, pédago et, surtout, animé d’une furieuse volonté d’indigner, The Big Short permet de comprendre cette foutue crise des subprimes et pourquoi chacun de nous en pâtit encore. On en ressort avec une violente envie de tout faire sauter. » (Première)
Article du 2 octobre 2023
RSS 