Etika et ATTAC Luxembourg vous invitent à une conférence-déjeuner :
A quoi servent les économistes s’ils disent tous la même chose ?
Mardi 17 novembre à 12h15
Lieu : Salle Rheinsheim à l’Altrimenti asbl - 5 avenue Marie-Thérèse, Luxembourg
En présence de Olivier Favereau, professeur émérite d’économie à l’université de Paris X
« Si votre seul outil est un marteau alors on voit tous les problèmes en forme de clou. » avait coutume de dire Mark Twain. Cette maxime, applicable dans bien des disciplines et des domaines l’est particulièrement dans l’économie, où la vague néolibérale sévit toujours dans les leitmotiv des médias dominants, les décisions de la Troïka, mais aussi dans les universités qui ont vu la pluralité des différentes tendances se réduire très fortement, laissant la part du lion à l’enseignement d’une économie orthodoxe remplie de mathématiques et de modèles, dont les résultats dépendent d’hypothèses très restrictives, comme celles selon lesquelles toute l’économie d’un pays se comporte comme le ferait un individu, les décisions sont prises de manière rationnelle, la monnaie n’est là que pour faciliter les échanges, la finance ne joue aucun rôle dans l’économie, etc.
Contrairement aux sciences dures comme les mathématiques ou la physique, la science économique a toujours fait l’objet de débats intenses entre partisans de diverses écoles et l’université a longtemps été l’endroit ou des débats avaient lieux. Aujourd’hui, ce n’est malheureusement plus le cas. L’ouvrage collectif intitulé « A quoi servent les économistes s’ils disent tous la même chose ? » aux éditions Les Liens qui libèrent, rédigé par des membres de l’Association française d’économie politique (AFEP) aborde cette question. Il est signé par plusieurs dizaines d’intellectuels de renom tels les économistes américains James K. Galbraith et Steve Keen, le sociologue Luc Boltanski, ou encore l’économiste français André Orléan. Leur constat est sans appel : ces trente dernières années, les économistes hétérodoxes ont été progressivement remplacés par des orthodoxes, et ceci est un phénomène observé dans la plupart des universités qui comptent. Prenons par exemple le cas de l’Allemagne où les chercheurs Arne Heise et Sebastian Thieme ont montré que les économistes hétérodoxes - déjà minoritaires dans les années 1970 - ont vu leur nombre s’effondrer pour être complètement marginalisés aujourd’hui. Jean-Luc Demeulemeester, professeur d’histoire économique et financière à l’Université Libre de Bruxelles (ULB) fait le même constat pour les universités belges. Olivier Favereau, expliquera à la fois comment nous en sommes arrivés la et donnera quelques pistes pour revitaliser la diversité des opinions dans la pensée économique.
Présentation de l’orateur : Olivier Favereau, après des études de droit, d’économie et de science politique, a d’abord travaillé comme administrateur à la commission des affaires sociales du Sénat – avant de rejoindre l’université : doctorat puis agrégation de sciences économiques. Professeur à l’université Paris Ouest – Nanterre, à partir de 1988, il est un des promoteurs de l’économie des conventions, et travaille plus spécialement à la frontière du droit et de l’économie (critique des modèles libéraux dominants des professions du barreau et du gouvernement d’entreprise)..
La conférence sera suivie d’un déjeuner (sandwiches et boissons) offert par etika. La conférence sera suivie d’une séance de dédicaces du livre « A quoi servent les économistes s’ils disent tous la même chose ? »à laquelle Olivier Favereau à contribué.
Pour des raisons d’organisation, prière de s’inscrire par courriel via events@etika.lu avant le 14 novembre en précisant le nombre de personnes qui assisteront à la conférence et celles qui resteront pour le déjeuner.