Grâce à deux Crédits Alternatifs datant de décembre 2004 et mars 2005 d’un montant total de 359.000 euros, Michel et Cristina Heftrich ont pu ouvrir un lieu de rencontres dans la commune rurale de Untereisenbach (inauguration le 21 mai 2010). Les habitants de cette commune peuvent ainsi profiter d’un lieu convivial pour boire un verre, profiter de la petite restauration de produits locaux, lire des ouvrages de toutes sortes, jouer au billard, consulter Internet et retrouver le plaisir de faire des activités ensemble.
En raison de la retraite du fondateur du KultOURDëppen, Michel Heftrich, en 2015, il est à la recherche d’un acheteur ou reprenneur du projet. Des intéressé/es peuvent contacter Michel Heftrich : duett@pt.lu.
Une idée de longue date...
Quand Michel Heftrich et son épouse Cristina ont eu pour la première fois l’idée de construire un lieu de rencontre dans leur village de Untereisenbach, ils avaient tous les deux une idée précise du projet qu’ils voulaient construire et animer. En effet, Michel, qui avait commencé sa carrière en tant que tourneur fraiseur en 1975, a très vite eu envie de consacrer sa vie à un métier où il pourrait exercer une activité faisant preuve d’utilité sociale. C’est pourquoi il prend progressivement la décision de changer de métier et saisit en 1986 l’opportunité de travailler en tant qu’éducateur-instructeur dans le cadre du projet »Nei Aarbecht », profession qu’il exerce toujours à ce jour.
Très engagé dans l’animation associative, Michel s’est aussi investi dans une association sportive et comme bénévole pour des projets de développement en Roumanie. C’est en 1999 qu’il commence à réfléchir à la création d’un lieu de rencontre de type salon de thé ouvert les fins de semaines dans son village de Untereisenbach. En tant que résident de cette commune et ayant toujours vécu dans des zones rurales, Michel est bien conscient de la difficulté de créer du lien social dans un environnement aussi peu favorable. Les raisons de ces freins à la socialisation sont principalement l’absence de lieux où les habitants pourraient se rencontrer et des transports en communs rares ou inexistants qui accentuent l’isolement des populations n’ayant pas de moyen de locomotion propre. Ces obstacles favorisent le repli sur soi et incitent au sentiment de peur de l’autre avec l’arrivée de nouveaux venus dans la commune.
Impressionné par la construction du parc naturel de l’Our qui a été encouragé par le programme Leader Plus (organisation publique destinée à faciliter le développement des zones rurales), Michel Heftrich prend contact avec les autorités publiques pour leur faire part de son projet qu’il a bien mûri : il souhaite créer et animer un lieu de
rencontres, qui en plus de proposer les traditionnelles boissons et de la petite restauration, proposerait également des échanges culturels avec mise à disposition de livres à emprunter, atelier créatif, des jeux de société, et un Internet Stuff.
Le projet obtient rapidement le soutien du bureau Leader Plus et de l’asbl Interformation qui travaille dans le domaine de la formation continue. L’association accepte de suivre Michel Heftrich dans ses formations indispensables à la bonne réalisation de son projet.
Grâce à l’appui du bureau de Leader Plus qui soutient la création de l’Internet Stuff, le projet obtient également le soutien de la communauté des communes locales qui s’engage à lui octroyer une aide annuelle qui lui servira à financer l’achat des ordinateurs sous condition d’octroi d’une aide étatique. Certains élus locaux l’appuient dans sa démarche.
De nombreux obstacles à surmonter
Malheureusement, l’affaire prendra beaucoup plus de temps que prévu. En effet, en automne 2001, alors que le dossier est bouclé et que le financement public semble
acquis, un nouveau règlement grand-ducal du plan de développement rural en attente de promulgation remet tout en question. C’est une grande période de doute qui commence pour Michel et sa femme qui se sont engagés corps et âme dans le projet. Mais ils ne baissent pas les bras et décident entre-temps de suivre chacun des formations dans le seul but d’animer le lieu de rencontre : formation d’animateur et de gestion d’entreprise pour Michel, cours de cuisine intensifs pour Cristina. Michel rénove la cave voûtée de sa maison destinée à accueillir l’Internet Stuff et la bibliothèque. Pendant cette longue période de remise en cause, ils reçoivent un soutien moral de certains élus locaux, ce qui leur permet de tenir bon dans l’adversité. Leur effort et leur détermination se révèleront finalement payants et la chance finit à nouveau par leur sourire : la situation se dénoue en avril 2003 avec l’application du règlement grand-ducal. Il faudra encore attendre un an et demi pour que le financement soit définitivement octroyé. En 2004 il peuvent ouvrir le Cultopia, mais il dure encore six ans pour finir le bâtiment.
La reconnaissance de la population
Depuis l’ouverture (avec un changement de nom : de Cultopia devient le KultOUR-Dëppen) en mai 2010, Michel a eu la satisfaction de constater que les jeunes de la région viennent avec plaisir discuter entre eux. D’après Michel, les adultes ont encore un peu de craintes à venir dans un endroit qui n’est pas seulement un bar, un restaurant ou un coin internet mais un peu de tout ça à la fois. Les mentalités changent peu à peu : en effet la population locale, d’abord assez sceptique quant au projet, a ensuite réagi favorablement à son initiative et beaucoup ont félicité Michel pour avoir eu et surtout cru en cette idée un peu folle de s’engager pour la communauté ! Ce succès n’a pas été démenti par les voisins allemands de la commune frontalière voisine de Übereisenbach qui sont déjà venus plusieurs fois lui rendre visite. Cultopia est également utilisé comme lieu de formation convivial qui facilite les échanges entre les participants de manière plus intense comparé à une école ou un lieu professionnel.
KultOUR-Dëppen a déjà eu droit à ce qu’une équipe de RTL lui rende visite et les suites de la diffusion du reportage dans le cadre de l’opération » Liesen ass cool » ont été très positives pour la fréquentation de l’établissement. Les animations les plus populaires sont les jeux de billard et les ordinateurs connectés à Internet.
Michel doit maintenant jongler avec des demandes d’élargissement des heures d’ouverture et pense déjà à contacter les associations de la région pour les inviter à conduire leurs réunions dans ce lieu. Il reconnaît que parce qu’il est en train de travailler à l’extension du KultOUR-Dëppen, il lui est difficile de s’occuper de ses invités comme il le souhaiterait. Mais la greffe a pris et nous pouvons parier que le KultOUR-Dëppen deviendra bientôt un endroit incontournable du canton de Clervaux !
Le KultOUR-Dëppen est ouvert jeudi et vendredi de 17h à 23h, samedi de 11h à 23h et chaque premier dimanche d’un mois de 11h à 23h et sur rendez vous (à partir de 20 personnes).
Contact :
um Haeregaart,
L-9838 Untereisenbach,
Tel : 92 06 88,
duett@pt.lu,
www.kultour.lu (pas en ligne pour ce moment)
Lire ici des articles sur l’inauguration dans la voix (25 mai 2010) et dans le Wort (26 mai 2010)
Article paru le 12 août 2005, dernière actualisation le 29 janvier 2016